Le trafic d’animaux exotiques

Qu’ils soient morts ou vivants, les animaux exotiques sont très recherchés par les réseaux de voleurs, collectionneurs et zoos privés.

Le trafic d’animaux exotiques est une pratique lucrative qui se base sur le transfert illégal d’animaux à l’échelle mondiale. Deuxième cause de la destruction de la biodiversité des écosystèmes, le trafic met aussi en danger la viabilité de certains animaux. Le retrait de l’animal de son habitat naturel entraîne de nombreux risques. Les conditions de transport étant désastreuses, seulement 10% des animaux arrivent à destination en vie.

Mis dans des caisses la plupart du temps fermées pour éviter le contrôle des douaniers, ils ne disposent ni n’eau, ni de nourriture et manquent d’oxygène. Cela provoque ainsi des risques d’asphyxie et de déshydratation.

De surcroît, les animaux sont généralement abandonnés lorsqu’ils atteignent leur taille adulte car trop volumineux et trop encombrants, trop dangereux et coûteux. La plupart du temps, ces animaux manquent des soins nécessaires à leur espèce mais aussi du manquement d’un environnement sain et de qualité (nature, grands espaces, congénères). Ceci entraine une réduction drastique de leur espérance de vie.

Le cas du Perroquet Gris du Gabon

Depuis 1975, plus de 3,5 millions de perroquets ont été capturés à l’état sauvage afin d’être vendus dans le commerce. Malheureusement, le commerce international est souvent utilisé comme couverture pour le trafic.

Des espèces emblématiques, telles que le perroquet Gris du Gabon sont donc aujourd’hui en voie d’extinction dans la nature à cause du piégeage et de la dégradation de son habitat. Les perroquets Gris du Gabon sont très prisés en tant qu’animaux de compagnie car ils sont très « bavards » et peuvent apprendre à imiter le langage humain. Ses qualités ont fait de ce perroquet une cible de choix pour les vendeurs.

Les perroquets Gris du Gabon sont considérés comme la troisième espèce sauvage la plus commercialisée au monde et la plus capturée à l’état sauvage. En captivité, ces becs crochus vivent seuls dans une volière installée dans la pièce principale du propriétaire.

Cette vie solitaire, contraire à la vie en groupe dans son milieu naturel, provoque un stress incitant l’oiseau à s’arracher les plumes. Il se retrouve ensuite le ventre nu et s’alimente de moins en moins bien.

Depuis 2016, son commerce international est interdit.

Source et texte : Refuge de l’Arche

Autre cas : le Ara de Spix

L’ara de Spix a été officiellement ajoutées à une liste d’extinctions confirmées ou hautement probables par des chercheurs.

« Le dernier individu connu d’Ara de Spix a disparu en 2001 dans la nature, mais des recherches étaient en cours depuis et ce n’est que maintenant que nous sommes suffisamment confiant pour le classer dans la catégorie », a expliqué le co-auteur de l’étude de Birdlife International, Stuart Butchart.

La cause de sa disparition : déforestation, réchauffement climatique, chasse et trafic animal.

Pointe d’espoir, un programme de réintroduction d’individus nés en captivité est en cours (article).

Comment ne pas participer directement ou indirectement à ce trafic ?

A diverses occasions, vous pouvez sans le savoir, participer au trafic d’animaux exotiques. Tout est une question d’argent et de bénéfices. En réduisant la demande pour ce genre d’animaux, vous réduisez ainsi les mannes financières et donc l’exploitation/braconnage de ces animaux.

 Nous vous conseillons donc d’éviter certains endroits et comportements :

• Se rendre dans des parcs et lieux proposant des interactions, shows et/ou photos au contact des animaux : selfie avec des lionceaux, lions et tigres adultes, balades à dos d’éléphant, nage avec les dauphins etc.
• Ne pas acheter d’espèces exotiques (oiseaux, reptiles etc.) – quel intérêts pour ces animaux de vivre dans des espaces mal adaptés et en cage.
• Ne pas acheter d’espèces hybrides (race issue de l’accouplement entre un animal domestique et un animal sauvage). Exemple des chiens loups : des loups sont utilisés pour créer cette race – beaucoup de ces animaux sortent de filières illégales des pays de l’Est exploitant des loups sauvages pour la reproduction
• Ne pas acheter d’animaux à des revendeurs pour les sauver. Cela poussera les personnes à capturer/braconner de nouveaux animaux sauvages pour leur revente. Il en va de même pour l’idée de relâcher un animal n’ayant connu que la captivité – celui-ci ne survivra pas dans un environnement sauvage sans réhabilitation. Et encore ! Pour exemple, le taux de survie des carnivores nés en captivité puis relâchés dans la nature s’élève à seulement 33 % d’après une étude publiée dans la revue Biological Conservation en 2008. Détail ici : https://bit.ly/3faYeKu
• Réseaux sociaux : un simple like/commentaire/partage peut favoriser l’augmentation du trafic animal. En présence de photos et vidéos d’influenceur/particuliers où il est clairement identifié que le bien être de l’animal n’est pas respecté (chaine, maison comme environnement, caresses etc.), n’hésitez pas à signaler la publication ou commenter sur la réalité derrière cette image.

Où voir des animaux sauvages et exotiques ?

• Vous pouvez visiter et/ou soutenir des refuges reconnus pour leur travail de soins envers les animaux et qui participent à des programmes de sauvetage. Vous pourrez ainsi comprendre la réalité du terrain et les conséquences de ce trafic : refuge de l’arche, association Tonga, Natuurhulpcentrum, Elephant Haven.
• Partir en voyage de façon engagée en faisant un écovolontariat. Attention cependant à bien le choisir, certains endroits profitant malheureusement des animaux dans un but purement financier. L’interaction avec les animaux est l’un des warning le plus notable. Nos programmes garantissent le sérieux de l’organisme que vous rejoignez.
• Partir en voyages d’observations de la faune sauvage (safari, balades avec ou sans spécialiste, whale watching éthique etc.)